Comme promis dans notre première newsletter sur le SEISAN KAKUSHIN®, nous allons vous détailler :
Les 4 éléments de la capacité individuelle
La capacité individuelle n’évolue pas d’une manière naturelle. Si la personne apprend avec passion le vocabulaire du Lean et des exemples de pratique d’autres sociétés, cette capacité augmentera avec le temps.
Cependant, ce qui est nécessaire pour le SEISAN KAKUSHIN® ce n’est pas ce genre de connaissances. Si la connaissance seule faisait réussir la réforme, toutes les entreprises devraient réussir avec tous les ouvrages que l’on trouve dans les librairies.
Les 4 éléments de la capacité individuelle doivent être travaillés séparément et dans l’ordre. Ce qui est important, c’est d’avoir conscience du but de chaque étape.
1. Le moral : La première étape de la capacité individuelle.
Le moral définit ici, la volonté, la fierté, la vitalité, et le courage. La volonté est le sentiment d’achever activement ce qui a été entrepris. Il est évident que le moral est le facteur le plus important pour le SEISAN KAKUSHIN®.
Quand on ignore ce qu’on doit faire, les personnes sont perplexes malgré la demande forte de la hiérarchie d’avoir la volonté. Il est important de répéter les explications sur la finalité de la réforme en appuyant sur la conscience du monde économique et concurrentiel dans lequel l’entreprise vit actuellement. Ceci est le point de départ pour créer la volonté.
De plus la volonté est contagieuse et plus son nombre augmente, plus l’atmosphère de l’entreprise devient harmonieuse et dynamique. Mais si votre pleine volonté est invisible vue de l’extérieur, elle ne sera pas contagieuse. Il est donc évident que l’attitude de chacun est importante pour créer une bonne condition du SEISAN KAKUSHIN®.
Concernant la vigueur physique, cela signifie la pleine vitalité et la santé. Si vous n’avez pas de vigueur physique, la volonté ne se produit pas, et s’il n’y a pas de volonté, vous n’aurez pas de vigueur physique. Sur le terrain, soyez actif et vif. Cette attitude vous permettra de hisser la volonté et de créer une bonne influence autour de vous.
2.MOTION MIND : La deuxième étape de la capacité individuelle
Le sentiment d’irritation devant les MUDA est appelé « MOTION MIND ».
Quand vous observez l’atelier, vous pensez « pourquoi l’opérateur se retourne-t-il pour prendre les pièces ? Pourquoi croise-t-il les bras pour prendre les pièces ? Pourquoi y a-t-il autant d’en-cours ? » Ces remarques sont les fruits du « MOTION MIND ». Si on compare avec le sport, il s’agit du « KATA » mouvement de base. On doit apprendre la posture et les mouvements corrects pour exceller dans un sport. Si vous n’avez pas cette capacité, vous ne pouvez pas construire le scénario d’amélioration ni le concrétiser.
Afin d’aller encore plus haut dans le processus d’amélioration, il faudra acquérir parfaitement cette base de la capacité individuelle, sinon une mauvaise habitude ralentira la progression de l’entreprise.
Pour acquérir le « MOTION MIND » il faut :
1) Avoir un bon regard vis-à-vis des Muda,
2) Voir plusieurs Gemba avec la conscience des MUDA, ce qui signifie répéter les mouvements de base jusqu’à ce que votre geste ou réflexion devienne un automatisme.
Concernant les Muda, il y a des définitions différentes selon les entreprises. Les plus connus aujourd’hui sont les 7 muda de Toyota. Cependant, la plupart des SEISAN KAKUSHIN® connus ont commencé par chasser les 3 MUDA Mouvement, Transport et Attente, car ce sont les 3 muda les plus faciles à détecter et à éliminer sur le terrain.
3.La capacité à structurer des plans d’amélioration : La troisième étape de la capacité individuelle
Il s’agit d’une capacité à structurer le scénario pour baisser le coût de production. Par exemple, en modifiant la méthode d’approvisionnement et en diminuant le volume de stock du bâtiment de stockage, on pourra économiser une personne à ce poste.
Cette étape est comme le « WAZA : Techniques » dans le sport. En tenant compte de vos produits, de l’agencement des ateliers, des machines, des sous-traitances, vous cherchez le système adapté à votre entreprise. Sans cette considération, si vous commencez à introduire la méthode trouvée dans un ouvrage du Lean, le projet se finira par un échec.
On constate fréquemment que les chefs qui n’ont pas d’expériences réelles du terrain, exigent d’introduire les outils Lean conventionnels et quand les gens du terrain arrivent enfin à le mettre en place, il n’y a pas l’effet escompté mais seulement du temps dépensé. Pour acquérir rapidement cette capacité à construire le scénario d’amélioration, il faut répéter réellement les améliorations sur le terrain(Gemba) avant d’aller voir ailleurs.
4. La force de concrétisation : La dernière étape de la capacité individuelle.
C’est une phase pratique ou de compétition pour le sport. Malgré la préparation qui vous semblait parfaite, le résultat n’est pas bon, ou au contraire, le résultat est supérieur à ce que vous aviez imaginé. Cette situation arrive fréquemment et c’est un partage des joies et des frustrations.
Pour concrétiser le scénario des améliorations, il est inévitable de faire des réunions, des réajustements entre les personnes concernées. Au cours de la réunion, il y a des gens qui ne cachent pas leur mécontentement sur leur visage ou qui soulèvent des raisons de ne pas pouvoir le faire. Ce que vous devez comprendre, c’est que les gens du terrain sont souvent soucieux de ne pas retarder le programme de production ni de détériorer la qualité et la sécurité des personnels. Par conséquent, ils ne souhaitent pas modifier la méthode habituelle.
Par contre, ils savent clairement que, sans amélioration, non seulement le coût de production ne peut pas baisser mais on peut également perdre des commandes de clients. Il faut donc proposer le scénario d’amélioration en prenant en considération leur sentiment.
Dans cette phase, il faut que vous ayez absolument la capacité physique (le moral) expliquée plus haut, sinon vous abandonnerez rapidement à cause de la résistance des personnes ; si vous n’avez pas de ténacité, vous ne pourrez pas défendre votre scénario d’amélioration ; si vous n’avez pas de courage, vous ne pourrez pas promouvoir votre projet pour l’ensemble des personnes concernées.
Il arrive parfois, que le projet ne donne pas satisfaction, et que vous receviez beaucoup de critiques du terrain. Alors, il suffit d’apporter encore des améliorations pour aboutir à du résultat. Si votre engagement est fort et réel, il y a toujours des gens qui viennent vous aider. Si personne ne vient vers vous, c’est que votre engagement n’était pas bien compris.
En conclusion, pour augmenter la capacité individuelle pour le SEISAN KAKUSHIN®, il ne s’agit pas de faire quelque chose de spécial, il s’agit simplement de continuer les pratiques simples.
Retrouvons-nous vite pour la dernière Newsletter sur ce sujet et le détail des 7 éléments de la capacité organisationnelle !