Le sensei Shuichi Yoshida, président de l’Institut Gemba Tech Research de Tokyo, est un praticien réputé du Lean. Avant son activité de consultant et enseignant international, il a été, notamment, Vice-président Qualité de Nissan Motor Mfg USA, Managing Director de Calsonic Australia et Président de Kaizen Institute of Japan. Depuis 1999 il accompagne de nombreuses entreprises en Asie, Moyen Orient et Etats Unis, publie régulièrement et enseigne à la Ritsumeikan Asia Pacific University. Shuichi Yoshida est le partenaire d’Axium Performance pour la zone Asie – Pacifique.
J’apprends encore beaucoup de Henry Ford
Henry Ford a publié son livre « Today and Tomorrow » (Aujourd’hui et Demain) en 1929. En 1991 j’ai lu le livre, qu’un ami de Nissan m’avait recommandé. J’ai pris l’habitude de résumer les points essentiels des livres que je lis sur des petites cartes connues sous le nom de Kyoto University Card. Quand j’ai le temps, je relis une carte et j’en tire toujours de nouveaux enseignements. En 1980, quand Norman Bodek, un « missionnaire » américain du LEAN, et éditeur, visita Toyota pour rencontrer Taiichi Ohno, le père du Juste à Temps, on lui dit que Ohno avait appris la plupart des choses importantes dans le livre de Ford. Ce fut quelques années plus tard que Brodek se procura le livre de Ford, qui était épuisé aux USA. Cela soulève une question importante : pourquoi ce grand livre a été totalement oublié aux USA, alors que les japonais l’utilisent comme un texte fondateur dans le développement du LEAN, système « révolutionnaire » de production ? Ford a écrit : – Le progrès social a été rendu possible grâce à l’amélioration des transports. – Le profit devrait être utilisé non pour augmenter les dividendes des actionnaires mais pour diminuer les coûts et améliorer le bien être social. – Les ouvriers sont producteurs mais également consommateurs (mais il n’attendait pas d’eux de contribuer à l’amélioration de la productivité). – Les banques et les compagnies financières sont les parasites de la société. – Faire du profit en augmentant les prix c’est comme l’argent gagné grâce à la guerre : un crime. – Il ne faut pas se baser sur de la main d’œuvre bon marché pour être rentable. Il est impératif de remplacer les opérations manuelles par la mécanisation. – L’amélioration signifie l’abandon des vieilles méthodes. – Les professionnels expérimentés s’opposent aux idées nouvelles. Souvent, les « novices » trouvent de meilleures méthodes que les gens cultivés ou expérimentés. – La standardisation est comme une pièce de monnaie : d’un côté l’amélioration, et de l’autre la force des habitudes qui résiste au progrès. – On devrait être plus attentifs au gaspillage de temps et de matériel. Gaspiller le temps est un crime, car la matière peut être récupérée, pas le temps. – La productivité n’entraîne pas la réduction du nombre d’emplois dans une société, comme le prétendent les agitateurs politiques professionnels.
A méditer…