Est-il vrai que la standardisation, en diminuant la variabilité, contribue à stabiliser les processus mais ne les améliore pas ?
Oui, mais…non ! Pas seulement, en fait.
Démonstration :
En l’absence de standard (de règle claire, partagée et appliquée, pour faire simple), chacun travaille à sa façon et les résultats ne peuvent être que différents. Si dans un restaurant chaque cuistot utilise sa propre recette pour faire la tartiflette, les plats n’auront pas tous le même goût, et les notes données par les clients dans le guide en ligne ressembleront aux points rouges du graphique. D’où la moyenne qui en résulte (trait rouge).
Dans la philosophie Lean, le standard n’est pas imposé par la hiérarchie mais élaboré par les opérationnels, qui se mettent ensemble d’accord sur la meilleure façon de faire du moment. C’est autour d’elle que s’élabore le standard. Et comme il est basé sur la meilleure pratique, et que tout le monde applique la même, il est normal que la variabilité diminue, et que la moyenne soit alignée sur un des meilleurs résultats (trait bleu). Donc, la standardisation est bien une première étape d’amélioration.
Et les notes pour la tartiflette s’approcheront de 4,5 sur 5 au lieu de stagner autour de 3.
Oui, diront les découpeurs de cheveux en quatre, mais c’est le résultat qui est amélioré, pas le processus ! On leur rappellera qu’un des principes de l’amélioration continue stipule que c’est le processus qui conduit au résultat. Donc, on peut légitimement déduire que si le résultat est amélioré de manière stable, le processus qui l’a produit est nécessairement meilleur qu’avant.
Il est vrai que pour l’améliorer encore, l’équipe doit appliquer le Kaizen, trouver de nouvelles idées, les tester, les valider, définir de nouveaux standards et ainsi de suite.
Et nos cuistots pourront légitimement s’approcher du 5 sur 5 !
Précision : Dans ce cas, qui consiste à comparer des situations Avant / Après, l’utilisation de la moyenne est pertinente. Souvent, la moyenne ne suffit pas pour appréhender correctement une situation. L’étendue, l’écart type doivent être parfois pris en compte aussi. Sinon, et quand en plus on ne sait pas nager, on peut se noyer dans un lac d’une profondeur moyenne de 80 cm. Il suffit de plonger là où elle mesure 2 m !
PS : j’aurais pu aussi bien choisir comme exemple le cassoulet ou le couscous !